Endométriose et Approches Complémentaires : Comment la naturopathie peut aider
- stephany de la cruz martinez
- 29 sept.
- 10 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 nov.

L'endométriose est une maladie qui touche 1 femme sur 10 en âge de procréer. Cela représente 2 millions de femmes en France. C'est une maladie chronique, qui est méconnue et qui est souvent diagnostiquée à plus de 7 ans des premiers symptômes.
Douleurs invalidantes, troubles digestifs, fatigue chronique, infertilité… Les répercussions de l’endométriose dépassent largement le cadre gynécologique et impactent la vie professionnelle, sociale, affective et intime des femmes.
Ces dernières années, la parole commence à se libérer. De nombreuses femmes célèbres ont parlé de leur parcours sur l'endométriose (Lorie Pester, Enora Malagré...). Les recherches avancent, et la France a même lancé un plan national de lutte contre l’endométriose.
Mais quand est-il depuis ? On constate que la douleur de la femme est encore sous-estimée car on considère encore trop souvent comme normal d'avoir mal pendant les règles. Les femmes se sentent encore isolées ou incomprises dans leur parcours.
Heureusement, des solutions existent pour alléger la souffrance des femmes. Aux côtés des approches médicales et chirurgicales, certaines pratiques complémentaires comme la naturopathie et l’hypnose apportent un soutien précieux.
Elles ne remplacent pas la médecine conventionnelle, mais elles peuvent améliorer le quotidien, réduire la douleur et redonner aux femmes un rôle actif dans la gestion de leur santé.
Comprendre l'endométriose
Définition
L'endométriose se caractérise par le développement de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l'utérus. Cette muqueuse peut se loger sur les ovaires, les trompes, le péritoine, la vessie, le rectum et parfois à distance poumons, diaphragme, cicatrices chirurgicales ...
C'est une maladie gynécologique chronique.
Définition de la HAS (Haute autorité de santé) : La définition de l’endométriose est histologique. C'est la présence de glandes ou de stroma endométrial en dehors de l’utérus. C’est une maladie multifactorielle, résultant de l’action combinée de facteurs génétiques et environnementaux, et de facteurs liés aux menstruations. L’endométriose nécessite une prise en charge lorsqu’elle a un retentissement fonctionnel (Douleur, infertilité) ou lorsqu’elle entraîne une altération du fonctionnement d’un organe.
Les différents types d'endométriose
Il existe différents types d'endométriose, autant que de femmes. C'est une pathologie qui est différente d'une femme à l'autre et pour la même femme, son endométriose évolue différemment.
Cependant on distingue :
Endométriose superficielle : Petites lésions disséminées sur le péritoine.
Endométriomes ovariens : Kystes remplis de sang ancien, surnommés « kystes chocolat ».
Endométriose profonde : Lésions infiltrant les tissus (Vessie, rectum, vagin…).
Adénomyose : Présence d’endomètre dans le muscle utérin (Myomètre), parfois associée.

Chaque forme peut entraîner des symptômes différents, sans pour autant que la gravité des lésions ne corresponde à l'intensité de la douleur.
Les symptômes caractéristiques de la maladie
Les symptômes sont très variés et dépendent de chaque femme. Certaines femmes sont asymptomatiques et ne découvrent leur endométriose que lors d'un bilan de fertilité. C'est pour cela que le retard de diagnostic est aussi important.
Pour autant, les plus fréquents sont :
Dysménorrhées : Douleurs menstruelles intenses, souvent résistantes aux antalgiques classiques.
Dyspareunie : Douleurs pendant ou après les rapports sexuels.
Troubles digestifs : Diarrhées, constipation, douleurs abdominales, ballonnements, surtout en période de règles.
Troubles urinaires : Sang dans les urines, douleurs pelviennes.
Infertilité : Environ 30 à 40 % des femmes atteintes d’endométriose rencontrent des difficultés à concevoir.
Fatigue chronique : Liée à l’inflammation, aux douleurs répétées, au manque de sommeil.

Hypothèses sur les causes de l'endométriose
L’origine de l’endométriose reste encore mal comprise. Plusieurs hypothèses sont étudiées selon l'Organisation mondiale de la Santé :
Menstruations rétrogrades : C'est le reflux de sang menstruel dans la cavité abdominale via les trompes.
Dérèglement immunitaire empêchant l’élimination de ce tissu déplacé.
Facteurs génétiques : Le risque est accru si un membre de la famille est concerné.
Facteurs environnementaux : Les perturbateurs endocriniens, l'alimentation, le stress oxydatif sont de nombreux facteurs qui impactent sur la maladie.
Facteurs hormonaux : Les excès d’œstrogènes et le déséquilibre hormonal global.
La réalité est sans doute multifactorielle, chaque femme ayant une histoire et une constitution différentes. Il existe autant d'endométriose que de femmes qui en sont atteintes.
Impact sur la vie quotidienne de l'endométriose
L'endométriose n'est pas seulement qu'une maladie des règles douloureuses. Elle a un impact sur différents plans de la vie des femmes :
La vie professionnelle : Les absences répétées, la baisse de productivité, chez les jeunes filles les absences répétées en cours et non comprises par l'entourage enseignant.
La vie intime : Les douleurs sexuelles, la difficulté à concevoir, l'incompréhension du partenaire.
La santé mentale : Des troubles comme l'anxiété, l'isolement, la baisse de l’estime de soi se développent.
La vie sociale : Annulations de sorties, sentiment d’incompréhension de l’entourage.
C’est pourquoi une prise en charge globale, incluant le médical et l’accompagnement émotionnel et naturel, est essentielle.
Diagnostic médical de l’endométriose
Un parcours souvent long et complexe
En France, le délai moyen entre les premiers symptômes et le diagnostic est estimé à 7 ans.
Cette « errance diagnostique » s’explique par plusieurs facteurs :
La banalisation des règles douloureuses : On entend souvent « c’est normal d’avoir mal »
Le manque de formation de certains professionnels de santé,
La variabilité des symptômes d’une femme à l’autre,
L’absence d’examen unique capable de confirmer la maladie à coup sûr.
C'est pour cela que de nombreuses femmes vivent pendant des années avec des douleurs invalidantes sans explication claire.
Quand suspecter une endométriose ?
Certains signes doivent alerter :
Les douleurs pelviennes intenses et récurrentes,
Les douleurs qui résistent aux antalgiques habituels,
Les douleurs pendant les rapports,
Les troubles digestifs ou urinaires cycliques,
Les difficultés à concevoir un enfant.
Cela ne veut pas dire que vous avez une endométriose si vous avez ces signes, mais il est important d'en parler à votre médecin généraliste ou à votre gynécologue. Lui seul pourra vous orienter rapidement vers un centre expert.
Les examens cliniques et d’imagerie
Le diagnostic repose sur une combinaison d’examen clinique et d’imagerie spécialisée :
Examen gynécologique : Recherche de zones douloureuses, nodules au toucher vaginal ou rectal.
Échographie pelvienne : Elle permet de détecter certains kystes (Endométriomes) et lésions profondes. Réalisée de préférence par un radiologue formé à l’endométriose.
IRM pelvienne : C'est l'examen de référence pour cartographier les lésions profondes et préparer une chirurgie éventuelle.
Autres examens ciblés : L' échographie endorectale, uro-IRM, si suspicion d’atteinte digestive ou urinaire.
Le test salivaire : https://www.endomind.org/test-salivaire. Il y a 80 centres qui permettent de réaliser ce test. Il est en cours de développement pour détecter des biomarqueurs spécifiques.
L'intelligence artificielle appliquée à l'imagerie : Elle permet d'améliorer la détection des lésions
Une meilleure formation des radiologues et gynécologues : Cela va réduire les erreurs ou retards de diagnostics.
La confirmation chirurgicale
Pendant longtemps, le diagnostic reposait sur la coelioscopie (Ou laparoscopie), qui permet de visualiser directement les lésions et de les analyser par biopsie.
Aujourd’hui, avec l’amélioration de l’imagerie, la coelioscopie n’est plus systématique, mais elle reste utilisée lorsqu’un geste chirurgical est nécessaire (Ablation de kystes, nodules, adhérences).
Les Limites actuelles de la prise en charge de l'endométriose
Malgré ces progrès, plusieurs obstacles persistent :
Un accès inégal aux centres experts selon les régions,
Une disparité dans la qualité des examens d’imagerie,
Un manque d’information des patientes et du grand public,
Des symptômes qui peuvent mimer d’autres maladies (Syndrome de l’intestin irritable, cystite chronique, etc.).
C’est pourquoi la stratégie nationale française met l’accent sur la formation des soignants et la création de filières régionales spécialisées.
Prise en charge conventionnelle (Médicale & chirurgicale)
Objectifs du traitement
L'objectif de la prise en charge de l'endométriose est multiple et peut varier en fonction de l'âge de la femme, de ses symptômes et de son désir de procréer :
Soulager la douleur : Améliorer la qualité de vie au quotidien.
Limiter la progression : Contrôler l’activité de la maladie.
Préserver la fertilité : Accompagner les femmes souhaitant concevoir.
Réduire les lésions : Lorsque celles-ci compromettent les organes atteints.
Il n’existe pas encore de traitement curatif définitif, mais différentes options permettent de vivre mieux avec la maladie.
Les traitements hormonaux
Puisque l’endométriose est une maladie hormonodépendante (Sous influence des œstrogènes), la stratégie principale repose sur la mise au repos des cycles menstruels.
Pilules contraceptives en continu : Il y a une suppression des règles et cela limite la stimulation des lésions.
Progestatifs seuls : Ils sont utilisés en première intention, ils réduisent l’inflammation et la douleur.
Dispositif intra-utérin (DIU) au lévonorgestrel : C'est efficace pour certaines femmes.
Analogues de la GnRH : Cela induit une ménopause artificielle. C'est réservé aux formes sévères ou résistantes, souvent utilisées sur une période limitée.
Les Limites de ses traitements sont les effets secondaires fréquents (Prise de poids, sécheresse vaginale, baisse de libido, bouffées de chaleur), une tolérance variable, et des récidives possibles à l’arrêt.
Traitements antalgiques et gestion de la douleur
La douleur étant au premier plan, les traitements qui sont souvent donnés sont :
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pour les crises aiguës,
Les antalgiques de palier 1 ou 2, parfois jusqu’aux opioïdes pour les douleurs très intenses,
Les antidépresseurs ou antiépileptiques en cas de douleurs neuropathiques chroniques,
La prise en charge de la douleur chronique dans des centres spécialisés (algologie).
Ces approches soulagent mais ne traitent pas la cause. A long terme, des effets indésirables de ces traitements sont pesants pour la femme.
La chirurgie
Lorsque les traitements médicamenteux ne suffisent pas, la chirurgie peut être envisagée :
La coelioscopie conservatrice : Excision des lésions, kystes et adhérences.
La chirurgie profonde : Intervention complexe lorsqu’il y a atteinte digestive, urinaire ou vaginale. Cela doit être réalisé dans des centres experts.
L'hystérectomie (Ablation de l’utérus) : C'est réservée aux cas extrêmes et ayant un non-désir de grossesse.
On peut noter un soulagement durable de la douleur, une amélioration de la fertilité.
Toutefois cela reste une chirurgie avec des complications possibles, la lourdeur des interventions profondes. Tout acte doit être discuté avec un professionnel de santé spécialisé dans la prise en charge de l'endométriose.
Fertilité et Procréation Médicalement Assistée (PMA)
L’endométriose est responsable d’environ 30 à 40 % des cas d’infertilité féminine. La prise en charge inclut :
Une stimulation ovarienne,
Une insémination artificielle,
Une fécondation in vitro (FIV).
Les chances de succès varient selon la sévérité de la maladie et l’âge de la patiente. L’accompagnement psychologique est essentiel car la PMA peut être éprouvante émotionnellement.
Une approche multidisciplinaire
L'endométriose étant une maladie complexe, une prise en charge globale est nécessaire :
Des gynécologues spécialisés,
Des radiologues formés à l’endométriose,
Des chirurgiens digestifs ou urologiques si besoin,
Des centres de la douleur,
Des psychologues, sexologues, nutritionnistes pour un suivi global.
Les limites et les besoins non couverts
Même avec ces traitements, beaucoup de femmes continuent à souffrir :
Les douleurs persistantes malgré l’hormonothérapie,
Les effets secondaires difficiles à supporter,
Les récidives après chirurgie,
La qualité de vie est fortement altérée.
C’est dans ce contexte que les approches complémentaires (Naturopathie, hypnose, sophrologie, yoga, diététique) prennent tout leur sens. Elles offrent un soutien là où la médecine conventionnelle ne suffit pas, sans s’y substituer.
Naturopathie : Une approche complémentaire pour soulager l’endométriose
La naturopathie est une pratique de santé complémentaire qui vise à stimuler les capacités naturelles d’auto-guérison du corps. Elle repose sur trois piliers :
L’alimentation comme première médecine,
L’activité physique comme outil de vitalité,
La gestion du stress et des émotions comme clé d’équilibre.
Pour les femmes atteintes d’endométriose, la naturopathie ne prétend pas guérir la maladie, mais elle peut réduire l’inflammation, soulager les douleurs et améliorer le bien-être global.
L'alimentation anti-inflammatoire : Un levier majeur en naturopathie
L’endométriose est associée à un terrain inflammatoire chronique. Adapter son alimentation peut aider à réduire ce terrain.


L'objectif d'une alimentation appropriée est de rééquilibrer le microbiote intestinal, réduire les pics d’insuline et calmer l’inflammation.
Soutien micro-nutritionnel et phytothérapie
La naturopathie peut inclure des plantes et compléments utiles. Cela est à personnaliser en fonction des troubles et de la personne :
Curcuma + poivre noir : Anti-inflammatoire naturel,
Oméga-3 en complément si l’alimentation est insuffisante,
Magnésium : Aide à réduire les spasmes musculaires et le stress,
Vitamine D : Souvent déficitaire, elle module l’immunité,
Plantes régulatrices hormonales (Gattilier, alchémille, pivoine blanche), avec prudence et sous supervision.
⚠️ Attention : Certaines plantes sont contre-indiquées en cas de traitements hormonaux ou de désir de grossesse. L’avis d’un naturopathe formé est indispensable.
Une Activité physique adaptée
Le mouvement est un anti-inflammatoire naturel. Il stimule la circulation, réduit le stress et améliore la perception de la douleur.
Yoga, pilates, stretching : Cela aide à assouplir la zone pelvienne et apaiser les tensions,
Marche, natation, vélo doux : Activité cardio modérée et régulière,
Exercices respiratoires pour détendre le diaphragme, souvent tendu chez les femmes douloureuses.
L'objectif est que la femme trouve son rythme, sans forcer, en respectant les périodes de fatigue et ses envies.
Gestion du stress et hygiène de vie
Le stress aggrave l’inflammation et augmente la perception de la douleur. La naturopathie propose :
Méditation de pleine conscience,
Cohérence cardiaque,
Respiration abdominale,
Techniques de relaxation guidée.
L'amélioration du sommeil est aussi essentielle. Se coucher à heure régulière, diminuer des écrans le soir, avoir une ambiance apaisante dans la chambre sont des aides précieuses pour avoir un bon sommeil.
Détoxification et soutien du foie
Le foie joue un rôle clé dans la métabolisation des hormones. Un foie surchargé peut accentuer les déséquilibres hormonaux.
La naturopathie propose :
Une cure douce de plantes cholagogues (Artichaut, radis noir, pissenlit),
Une hydratation abondante,
Une réduction de l’alcool et des excès alimentaires.
Il faut privilégier des cures adaptées et temporaires, sous supervision d'un professionnel.
Les limites de la naturopathie
Il est important de rappeler :
La naturopathie ne guérit pas l’endométriose,
Elle doit être intégrée dans un suivi médical conventionnel,
Certaines approches ne conviennent pas à toutes (Prudence en cas de PMA, grossesse, traitement hormonal).
Complémentarité avec la médecine conventionnelle
Bien menée, la naturopathie devient un allié précieux :
Diminution des douleurs,
Amélioration de l’énergie,
Meilleure tolérance des traitements,
Regain de confiance et de sérénité.
Elle s’inscrit donc dans une approche intégrative de l’endométriose : médecine conventionnelle + accompagnements naturels.
Conclusion : Une meilleure connaissance pour une meilleure prise en charge de l’endométriose
L’endométriose n’est pas une fatalité, mais une maladie complexe qui mérite d’être connue, reconnue et prise en charge de manière globale. Trop de femmes vivent encore dans la douleur, l’incompréhension ou l’isolement face à des symptômes qui ne devraient jamais être banalisés.
Si la médecine conventionnelle propose aujourd’hui des traitements efficaces pour soulager les douleurs menstruelles et accompagner la fertilité, il est essentiel de considérer également les approches complémentaires.
La naturopathie, l’alimentation anti-inflammatoire, l’activité physique douce ou encore la gestion du stress peuvent devenir de véritables alliées pour mieux vivre avec l’endométriose au quotidien.
En combinant médecine conventionnelle et accompagnement naturel, chaque femme peut retrouver du pouvoir sur sa santé, son corps et son bien-être.
Vous souffrez de douleurs chroniques, de règles intenses ou suspectez une endométriose ?
N’attendez plus : Parlez-en à un professionnel de santé formé, et explorez les solutions naturelles qui peuvent vous accompagner sur ce chemin.



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